Stress : l'impact sur notre corps
27-10-2019 22:46:47 Les dossiers de la naturo Pour bon nombre d'entre nous, le stress est un concept fourre-tout désignant un vague sentiment de malaise. Il est insidieux, nous sommes capables de gérer un certain stress journalier, mais souvent il dépasse le seuil de tolérance.
"Le stress est notre perception de ce qui nous arrive de l'extérieur et l'impact que nous lui donnons"
Il provoque en nous des réactions biologiques importantes à ne pas négliger !
En premier lieu : une question d’hormones
Lorsque le système nerveux perçoit une menace quelconque l’hypothalamus, à la base du cerveau, s’en trouve excité.
Il stimule à son tour l’hypophyse qui produit des hormones.
Ces hormones agissent ensuite sur les glandes surrénales qui entrent alors en activité.
L’adrénaline et le cortisol sont sécrétés et ces hormones déclenchent des réactions de plusieurs organes.
Ce sont ces réactions qui amènent les nombreux méfaits du stress.
Le stress fait vieillir prématurément… Plusieurs études sur le stress, révèle que le stress raccourcit les télomères (publiées dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences du 30 novembre 2000).
Les télomères sont des fragments d’ADN placés aux extrémités des chromosomes
Dans le noyau se trouve l'ADN, code-barre du vivant, compressé et aggloméré sous forme de chromosomes. À l'extrémité de ceux-ci, on remarque de longues séquences répétitives n'ayant aucune fonction directe dans la traduction protéique, appelées télomères.
Il a été constaté qu'au fur et à mesure des divisions cellulaires, ces séquences se raccourcissaient. Si bien qu'à un certain moment, l'ADN se trouvait exposé aux mutations et aux délétions entraînant diverses pathologies, telles que le rhume, mais aussi et surtout le cancer, les maladies cardiovasculaires, le diabète ou des démences. Les télomères jouent donc un rôle protecteur, et leur longueur est un des signes du vieillissement cellulaire. Ils sont liés à l'espérance de vie.
Les télomères, c’est abstrait, mais voyons de façon concrètes les effets du stress sur l’organisme :
Où |
Quoi |
But |
Conséquences ou risques |
1 Le cœur |
↗ Contraction cardiaques |
But Apporter plus de sang aux muscles |
Risques : |
2 Les vaisseaux sanguins |
↗ de la pression artérielle |
But Activer la circulation du sang et fournir davantage d’oxygène aux muscles |
Conséquences : |
3 Le sang |
↗ des acides gras
↗ Des agents coagulants |
But apporter plus d’énergie.
But : au cas où une blessure se produirait |
Conséquences :
Conséquences : |
4 Les poumons |
↗ du rythme respiratoire |
But d’apporter plus d’oxygène aux muscles en action |
Conséquences : |
5 Le système digestif |
↘ de la digestion voire arrêt |
But : libérer l’énergie au profit du sang, muscles |
Conséquences : |
6 Les reins |
↘ de l’efficacité des reins car ils reçoivent moins de sang |
But : privilégier certains organes. L’organisme privilégie certains organes au détriment d’autres |
Risques : |
7 Le système immunitaire |
↘ du système immunitaire, par l’action des hormones corticosurrénales et parce que l’organisme n’est pas en mesure d’y consacrer toute l’énergie nécessaire |
Conséquences : |
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8 Le système reproducteur
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↘ suppression de la production d’hormones sexuelles et donc ↘ de la libido ↗ Ie SPM (syndrôme Pré Menstruel) ↘ de l’érection et du nombre des spermatozoïdes chez l’homme ↗ les symptômes de la ménopause (sautes d’humeur, bouffées de chaleur) |
But : protection, en cas de « danger » la reproduction est mise en sommeil
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↘ de la possibilité de procréer
Risques inflammatoires plus élevées |
9 Le foie |
↗ du glycogène dans le sang but |
But : répondre aux besoins énergétiques de l’individu |
Conséquences : |
10 Les facultés mentales |
↗ des facultés mentales, de la capacité de concentration |
But : pouvoir prendre une décision rapide pour agir dans le danger |
Conséquences : |
11 Les fonctions nerveuses |
Dérèglement du système nerveux |
Conséquences : |
Il affecte encore bien d’autres domaines :
- ↗ de la transpiration cutanée, des paumes des mains, des aisselles et des pieds
- une dilatation des pupilles
- la prolifération des pellicules
- ↘ de la production de la salive avec assèchement de la bouche
- ↘ de la mémoire, Le stress chronique diminue le nombre de neurones qui participent au traitement de l'information et empêche la génération de nouveaux neurones. Il atrophie ainsi l'hippocampe, une zone du cerveau qui joue un rôle clé dans la mémoire épisodique.
Mais aussi et pas des moindres : une usure générale de l’organisme par l’accentuation de certaines fonctions et le ralentissement d’autres fonctions.
Conclusion
Comme on peut s’en rendre compte, le stress, lorsqu’il se manifeste d’une façon plus ou moins continuelle, peut engendrer de très sérieuses perturbations dans l’organisme. On comprendra alors l’importance d’en arriver à pouvoir le gérer convenablement. Le stress le plus insidieux et le plus dommageable est celui qui se manifeste régulièrement, pas nécessairement de gros stress, mais un stress modéré et continu.
C’est ce type de stress qu’il faut absolument apprendre à gérer, on ne lutte pas contre le stress, on apprend à le gérer.
La bonne nouvelle, c’est qu’en apprenant à gérer son stress, on peut rallonger ses télomères de 3 à 10% selon des études.
L'université de Californie à San Francisco (UCSF) propose une solution plutôt conventionnelle : opter pour une hygiène de vie saine (alimentation et gestion du stress). Bien qu'il ne faille plus démontrer l'importance d'un régime alimentaire diversifié et limité en graisses ainsi que d'une activité physique régulière pour une bonne santé, l'effet sur l'ADN cellulaire n'avait jusqu'ici pas été montré chez l'humain. Dans The Lancet Oncology, une étude souligne que de telles pratiques sur le long terme se traduisent par un allongement des télomères.
Quelque 35 hommes sexagénaires et touchés par un cancer de la prostate ont été classés en deux groupes. Dix d'entre eux devaient faire attention à leur mode de vie : au moins 30 minutes de marche six jours par semaine, une alimentation surveillée et riche en fruits et légumes, en plus d'une heure quotidienne de lutte contre le stress par des techniques de yoga et de relaxation et d’apprentissage de gestion du stress. Le tout cumulé à un suivi social et médical important. Les 25 restants n'étaient pas soumis à cette rigueur.
Évidemment, les télomères ont été mesurés avant le début de cette étude, et comparés après cinq ans d'un tel mode de vie, dans des globules blancs. Chez l'échantillon témoin, sans surprise, les séquences protectrices des chromosomes étaient en moyenne 3 % plus courtes. À l'inverse, les hommes ayant changé d'hygiène de vie ont vu leurs télomères gagner 10 % de leur longueur. L'effet était d'autant plus important que le régime était suivi drastiquement. Une inversion du vieillissement cellulaire ?
L’hygiène globale de vie modifie les cellules en profondeur.
Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, de l'aveu même de Dean Ornish, l'un des auteurs de l’étude. D'abord parce qu'il faut répliquer cette étude sur un échantillon bien plus important et plus représentatif, pour vérifier la généralisation de cette découverte.
Mais désormais, on observe les changements à l'échelle cellulaire.
En pratique :
Gérer son stress et ses réactions émotionnelles débordantes s’apprennent en nous rencontrant régulièrement pour appréhender une façon différente de réagir, je dirais même surréagir. A chaque stress, une réponse existe, prendre conscience de sa réaction et de ses croyances est nécessaire.
Ce qui peut aider également mais ne se supplée pas à modifier ses réactions : méditer tous les jours, faire du yoga, du vélo, des sports doux, apprendre à respirer…