Stress : l'impact sur notre corps

Les dossiers de la naturo Anne POLLART

 Pour bon nombre d'entre nous, le stress est un concept fourre-tout désignant un vague sentiment de malaise. Il est insidieux, nous sommes capables de gérer un certain stress journalier, mais souvent il dépasse le seuil de tolérance.
"Le stress est notre perception de ce qui nous arrive de l'extérieur et l'impact que nous lui donnons"
Il provoque en nous des réactions biologiques importantes à ne pas négliger ! 

En premier lieu : une question d’hormones

Lorsque le système nerveux perçoit une menace quelconque l’hypothalamus, à la base du cerveau, s’en trouve excité.
Il stimule à son tour l’hypophyse qui produit des hormones.
Ces hormones agissent ensuite sur les glandes surrénales qui entrent alors en activité.
L’adrénaline et le cortisol sont sécrétés et ces hormones déclenchent des réactions de plusieurs organes.
Ce sont ces réactions qui amènent  les nombreux méfaits du stress.

 Le stress fait  vieillir prématurément… Plusieurs études sur le stress, révèle que le stress raccourcit les télomères (publiées dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences du 30 novembre 2000).

 Les télomères sont des fragments d’ADN placés aux extrémités des chromosomes

 Dans le noyau se trouve l'ADN, code-barre du vivant, compressé et aggloméré sous forme de chromosomes. À l'extrémité de ceux-ci, on remarque de longues séquences répétitives n'ayant aucune fonction directe dans la traduction protéique, appelées télomères.

Il a été constaté qu'au fur et à mesure des divisions cellulaires, ces séquences se raccourcissaient. Si bien qu'à un certain moment, l'ADN se trouvait exposé aux mutations et aux délétions entraînant diverses pathologies, telles que le rhume, mais aussi et surtout le cancer, les maladies cardiovasculaires, le diabète ou des démences. Les télomères jouent donc un rôle protecteur, et leur longueur est un des signes du vieillissement cellulaire. Ils sont liés à l'espérance de vie.

Les télomères, c’est abstrait, mais voyons de façon concrètes les effets du stress sur l’organisme :

 

Quoi

But

Conséquences ou risques

1 Le cœur

↗ Contraction cardiaques

But Apporter plus de sang aux muscles

Risques :
Le cœur travaille donc davantage : Il peut s’emballer, battre d’une façon irrégulière, angine de poitrine, hypertension jusqu’aux risques d’attaques cardiaques

2 Les vaisseaux sanguins

↗  de la pression artérielle






Contraction des vaisseaux sanguins superficiels de la peau

But Activer la circulation du sang et fournir davantage d’oxygène aux muscles


But de réduire les saignements si  blessures.

Conséquences :
Epuisement du muscle cardiaque, vaisseaux sanguins endommagés, durcissement des artères avec le cortisol


Conséquences :
Problèmes de peau – la peau étant moins bien « nourrie »

3 Le sang

↗  des acides gras

 

 

↗  Des agents coagulants

But apporter plus d’énergie.

 

But : au cas où une blessure se produirait

Conséquences :
dépôts dans les vaisseaux sanguins et ainsi réduire leur calibre

 

Conséquences :
épaississement du sang : phlébites, crises cardiaques, AVC

4 Les poumons

↗  du rythme respiratoire

But d’apporter plus d’oxygène aux muscles en action

Conséquences :
↗ des troubles respiratoires : risque de crise d’asthme, hyperventilation, étourdissements

5 Le système digestif

↘  de la digestion voire arrêt

But : libérer l’énergie au profit du sang, muscles

Conséquences :
Nausées, gastrites, ulcères,  constipation ou diarrhée

6 Les reins

↘   de l’efficacité des reins car ils reçoivent moins de sang

But : privilégier certains organes. L’organisme privilégie certains organes au détriment d’autres

Risques :
↘  éliminations des déchets de l’organisme
 ↗  risque d’intoxication

7 Le système immunitaire

↘  du système immunitaire, par l’action des hormones corticosurrénales et parce que l’organisme n’est pas en mesure d’y consacrer toute l’énergie nécessaire

Conséquences :
Sensibilité aux maladies infectieuses :
↗  des troubles viraux, comme l’herpès

Apparition de réactions allergiques possibles
Info : les moins stressés suppriment quatre fois plus de virus que les autres.

8 Le système reproducteur

 

↘  suppression de  la production d’hormones sexuelles et donc ↘   de la libido

↗  Ie SPM (syndrôme Pré Menstruel)
↗  irrégularités menstruelles chez la femme

↘  de l’érection et du nombre des spermatozoïdes chez l’homme

↗ les symptômes de la ménopause (sautes d’humeur,  bouffées de chaleur)

But : protection, en cas de « danger » la reproduction est mise en sommeil

 

 

 

 

 

 

 

 ↘ de la possibilité de procréer

 

 

 

 

 

 

Risques inflammatoires plus élevées

9 Le foie

↗  du glycogène dans le sang but

But :  répondre aux besoins énergétiques de l’individu

Conséquences :
↗  taux de cholestérol sanguin

10 Les facultés mentales

↗ des facultés mentales, de la capacité de concentration

But : pouvoir prendre une décision rapide pour agir dans le danger

Conséquences : 
↘  de la mémoire et du raisonnement.
↘  de la qualité du travail intellectuel, mais aussi distrait et plus indécis

11 Les fonctions nerveuses

Dérèglement du  système nerveux

Conséquences :
↗ des états d’anxiété, d’angoisse, de dépression, des attaques de panique, de  l’insomnie,      
↘ desdescauchemars, maux de tête, tensions musculaires, notamment à la région du cou et du trapèze
↘ de la relaxation possible

 

Il affecte encore bien d’autres domaines :

  • ↗ de la transpiration cutanée, des paumes des mains, des aisselles et des pieds
  • une dilatation des pupilles
  • la prolifération des pellicules
  • ↘ de la production de la salive avec assèchement de la bouche
  • ↘ de la mémoire, Le stress chronique diminue  le nombre de neurones qui participent au traitement de l'information et empêche la génération de nouveaux neurones. Il atrophie ainsi l'hippocampe, une zone du cerveau qui joue un rôle clé dans la mémoire épisodique.

Mais aussi et pas des moindres : une usure générale de l’organisme par l’accentuation de certaines fonctions et le ralentissement d’autres fonctions.

Conclusion

Comme on peut s’en rendre compte, le stress, lorsqu’il se manifeste d’une façon plus ou moins continuelle, peut engendrer de très sérieuses perturbations dans l’organisme. On comprendra alors l’importance d’en arriver à pouvoir le gérer convenablement. Le stress le plus insidieux et le plus dommageable est celui qui se manifeste régulièrement, pas nécessairement de gros stress, mais un stress modéré et continu.
C’est ce type de stress qu’il faut absolument apprendre à gérer, on ne lutte pas contre le stress, on apprend à le gérer.

La bonne nouvelle, c’est qu’en apprenant à gérer son stress, on peut rallonger ses télomères de 3 à 10% selon des études.

L'université de Californie à San Francisco (UCSF) propose une solution plutôt conventionnelle : opter pour une hygiène de vie saine (alimentation et gestion du stress). Bien qu'il ne faille plus démontrer l'importance d'un régime alimentaire diversifié et limité en graisses ainsi que d'une activité physique régulière pour une bonne santé, l'effet sur l'ADN cellulaire n'avait jusqu'ici pas été montré chez l'humain. Dans The Lancet Oncology, une étude souligne que de telles pratiques sur le long terme se traduisent par un allongement des télomères.

Quelque 35 hommes sexagénaires et touchés par un cancer de la prostate ont été classés en deux groupes. Dix d'entre eux devaient faire attention à leur mode de vie : au moins 30 minutes de marche six jours par semaine, une alimentation surveillée et riche en fruits et légumes, en plus d'une heure quotidienne de lutte contre le stress par des techniques de yoga et de relaxation et d’apprentissage de gestion du stress. Le tout cumulé à un suivi social et médical important. Les 25 restants n'étaient pas soumis à cette rigueur.

Évidemment, les télomères ont été mesurés avant le début de cette étude, et comparés après cinq ans d'un tel mode de vie, dans des globules blancs. Chez l'échantillon témoin, sans surprise, les séquences protectrices des chromosomes étaient en moyenne 3 % plus courtes. À l'inverse, les hommes ayant changé d'hygiène de vie ont vu leurs télomères gagner 10 % de leur longueur. L'effet était d'autant plus important que le régime était suivi drastiquement. Une inversion du vieillissement cellulaire ?

L’hygiène globale de vie modifie les cellules en profondeur.

Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, de l'aveu même de Dean Ornish, l'un des auteurs de l’étude. D'abord parce qu'il faut répliquer cette étude sur un échantillon bien plus important et plus représentatif, pour vérifier la généralisation de cette découverte.

Mais désormais, on observe les changements à l'échelle cellulaire.

En pratique :


 Gérer son stress et ses réactions émotionnelles débordantes s’apprennent en nous rencontrant régulièrement pour appréhender une façon différente de réagir, je dirais même surréagir. A chaque stress, une réponse existe, prendre conscience de sa réaction et de ses croyances est nécessaire.

Ce qui peut aider également mais ne se supplée pas à modifier ses réactions : méditer tous les jours, faire du yoga, du vélo, des sports doux, apprendre à respirer…

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